La consolante d'Anna Gavalda
Résumé :« Charles Balanda, 47 ans, architecte à Paris, apprend incidemment la mort d'une femme qu'il a connue quand il était enfant, et adolescent. « Il déchire la lettre et la jette dans la poubelle de la cuisine. Quand il relève son pied de la pédale et que le couvercle retombe, clac, il a l’impression d’avoir refermé, à temps, une espèce de boîte de Pandore, et, puisqu’il est devant l’évier, s’asperge le visage en gémissant. Retourne ensuite vers les autres. Vers la vie. Se sent mieux déjà. Allez... C’est fini. C'est fini, tu comprends ? » Le problème, c'est que non, il ne comprend pas. Et il n'y retourne pas, vers la vie. Il perd l’appétit, le sommeil, abandonne plans et projets et va essayer de comprendre pourquoi tour se fissure en lui ; Et autour de lui. Commence alors un long travail de deuil au bout duquel il est obligé de se rendre à l’évidence : l’échelle de cette vie-ci est illisible et il faut tout rebâtir. »
Mon avis :
Alors avant de donner mon avis, je veux préciser que je ne connaissais pas cet auteur, donc n’avait rien lu d’elle, donc ne peux pas comparer avec ses autres romans, donc ne peux pas vous dire si c’est mieux ou moins bien que les autres !!! (Elle déteint sur moi, voilà que j’oublie les pronoms personnel !!!)
Donc, quand j’ai ouvert le livre pour le commencer, je l’ai très vite refermé en me disant : « mince ! (en plus grossier ... ) j’ai pas de bol je déteste ce style d’écriture !? On comprend rien à ce qu'elle veut dire !?»
Mais comme c’était un cadeau, j’ai insisté !
Je viens de le finir ce matin.
Donc, il faut l’avouer, le style est particulier. On s’y fait au bout d’un moment mais il m’a fallut un petit temps d’adaptation quand même. Du coup, je n’aurais pas pu le lire d’une traite, j’ai éprouvé le besoin de faire quelques pauses … pour reposer mon cerveau …
Pour le style, j’ai trouvé que l’auteur abusait vraiment :
- des non dits, des phrases inachevées : on ne sait pas toujours ou elle veut en finir, on a du mal à les achever nous même ces phrases ce qui rend le texte parfois confus. Bref j'avoue que parfois j'ai pas compris tout ce qu'elle voulait dire ...
- de l’absence de pronom personnel sujets : on s’y habitue vite mais par moment c’est déroutant … et fatiguant !
- de descriptions parfois longues et de passages superflus, pas du tout indispensables à l’histoire, qui du coup créent des longueurs (elle aurait pu facilement réduire de 100 pages à mon avis !)
Toujours pour le style, elle a également abusé à mon grand bonheur :
- de jeux de mots et d'écriture vraiment trop drôles
- d’une touche d'ironie et de sarcasme.
- de sensibilité et d’un sens de l’observation extrêmement développé (Elle décrit comme personne les repas de famille, les fêtes d'école, les murs des enfants qui grandissent, les bibelots qui ornent les tombes des cimetières …)
Pour l’histoire, j’ai tout aimé sans concession.
J’ai trouvé les personnages attachants, les errances de Charles et la description des rapports humains vraiment touchantes et pleines de vérité mais aussi pleines d’humour.
J’ai souri, j’ai ri, j’ai été émue, j’ai pleuré … comme jamais …
Bref tout ce que je n’ai pas aimé au niveau du style a été pour moi largement rattrapé par le concentré d’émotion que représente l’histoire et ses personnages. Au final je peux dire que j’ai adoré ce roman !
J’avais hâte de le finir, en même temps j’ai fais durer le plaisir en gardant les 15 dernières pages pour ce matin … pour être honnête, je n’étais pas pressée de quitter Charles, son entourage, son univers …
PS : pour les sensibles qui se lanceront dans cette lecture et s'y accrocheront, il est impératif de prévoir un paquet de kleenex à portée de mains
PS2 : j'espère que les lecteurs hésitant, un peu rebutés par le style, ne se laisseront pas décourager par les premières pages et comme moi insisteront un peu ... ça en vaut vraiment la peine ...
PS3 : pour ceux qui ont un mari, des enfants, ou autre famille qui vit avec eux, il est préférable de rassurer votre entourage : si tout à coup vous vous mettez à pleurer comme une madeleine ou à éclater de rire, ça n’est pas que vous êtes devenue folle (ou fou) … c’est simplement que vous lisez la consolante ...